Malgré l’émergence du tabagisme 2.0 et les fréquentes campagnes anti-tabac, le marché du tabac conventionnel génère chaque année des revenus considérables. En 2016, les livraisons de tabac représentaient ainsi près de 17,98 milliards d’euros, avec près de 14,2 milliards d’euros de recettes fiscales. En effet, selon une étude de Santé Publique France en 2016, près de 34,5% des Français entre 15 et 75 ans fume, dont 28,7% de façon journalière. Des statistiques qui, selon les professionnels, ne sont pas près de diminuer. D’ailleurs, les taux de fumeurs seraient en stagnation depuis le début des années 2000. Dans ce contexte, les bureaux de tabac tiennent toujours une place importante dans le quotidien des Français. Et ce, malgré les règlementations très strictes imposées aux buralistes.
Une profession à part
Un buraliste n’est pas un commerçant ordinaire. En effet, si vous décidez de vous lancer dans ce domaine, vous serez sous l’autorité de la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects (DRDDI). Pour devenir débitant de tabac, vous devrez d’abord répondre à un appel à candidatures à l’implantation d’un bureau de tabac dans une commune qui en est encore dépourvue. Vous pourrez également succéder à un gestionnaire en cessation d’activité, en proposant la reprise d’un fonds de commerce avec débit de tabac permanent. La rémunération d’un buraliste est généralement fixée grâce à une remise brute sur le prix de vente au détail des produits proposés. Mais vous pourrez également compter sur des aides de l’État, tels que des remises additionnelles sous conditions, des crédits d’impôts sur l’achat de matériels et réalisation de travaux, ou bien l’IFA (indemnité de fin d’activité).
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Une profession très règlementée
Pour prétendre au métier, vous devrez être de nationalité française ou être un ressortant d’un pays de l’UE, avec un casier judiciaire vierge. Vous devrez également être majeur, et déclaré parfaitement apte par un médecin du travail. Une fois votre candidature acceptée, la DRDDI devra d’abord valider l’agencement intérieur et extérieur de votre bureau de tabac. Elle sera également garante de vos droits et devoirs. Vous aurez alors un contrat de gérance, pour travailler en tant que préposé de l’Administration. Chargé de la vente au détail, vous n’aurez pas le droit de gérer de gérer plus d’un débit de tabac à la fois. Pour le cas d’un bar-tabac, avec intention d’ouvrir un débit de boissons, vous devrez également vous munir d’une licence boisson adéquate pour pratiquer dans la légalité.
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Un permis d’exploitation pour devenir buraliste
Pour devenir débitant de tabac, que ce soit pour un commerce saisonnier, permanent ou spécial, il vous faudra obtenir le permis d’exploitation correspondant. Pour cela, vous n’aurez qu’à participer à une formation présentielle. Celle-ci implique des enseignements théoriques et pratiques de 20h, soit 2 jours et demi, pour les nouveaux exploitants, et de six heures pour un renouvellement. Elle vous permettra de bien comprendre les obligations inhérentes à votre profession, tels que les obligations d’affichage et d’horaires d’ouverture. Le permis d’exploitation est automatiquement délivré à la fin de la formation, et vous permettra de pratiquer une dizaine d’années, au terme desquelles il faudra simplement le renouveler.