Le quiet quitting au travail : Causes et conséquences

Le quiet quitting au travail : Causes et conséquences

Le quiet quitting ou démission silencieuse au travail est une tendance venue des États-Unis. Contrairement à une démission traditionnelle, il s’agit d’une situation où les employés décident de rester en poste mais se contentent de faire le strict minimum.

 

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Définition du quiet quitting ou démission silencieuse

La démission silencieuse est une nouvelle approche de la vie professionnelle. Les principaux principes du quiet quitting sont de travailler en fonction de son salaire et de privilégier sa vie personnelle.

 Le quiet quitting se manifeste concrètement par un désengagement professionnel. Les employés concernés sont présents physiquement au travail pendant leurs horaires contractuels, mais ils refusent :

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  • de faire des heures supplémentaires
  • de prendre des responsabilités qui ne relèvent pas de leurs attributions
  • de répondre à des sollicitations en dehors des heures de travail
  • d’aider leurs collègues dans une tâche qui ne leur incombent pas
  • de répondre aux e-mails en dehors du temps de travail.

Il s’avère que beaucoup de chefs d’entreprise ne savent pas comment agir face à la démission silencieuse au travail, car la trop forte réaction comme l’inaction peuvent avoir de lourdes conséquences.

Quel est le profil type des démissionnaires ?

En 2023, un sondage IFOP sur l’implication professionnelle des français, a montré que 37% des hommes salariés en poste, se disent en situation de quiet quitting.

Cette tendance touche toutes les classes d’âge mais semble particulièrement répandue parmi les jeunes travailleurs de moins de 35 ans.

Ces personnes se sentent démotivées, épuisées ou insatisfaites. Elles partagent un état d’esprit plutôt que des critères démographiques.

 

Quelles sont les causes du quiet quitting ?

 

Les raisons qui poussent les employés à choisir la démission silencieuse sont diverses.

  • difficulté à s’épanouir professionnellement
  • défiance envers le monde de l’entreprise
  • volonté de ne pas laisser le travail déborder dans la vie personnelle
  • besoin de davantage de bien-être au travail
  • envie d’aligner travail et valeurs personnelles
  • recherche de plus de salaire, respect et reconnaissance

 

Les facteurs contextuels favorisant le quiet quitting

 

Depuis la pandémie de Covid-19, de nombreuses questions existentielles ont été soulevées, et les tensions entre employeurs et employés se sont accrues en raison de l’inflation, de la réorganisation post-pandémie et du manque de personnel.

Autre conséquence, les salariés aspirent à un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. De ce fait, cette évolution a modifié leurs attentes envers leur environnement professionnel.

Enfin, les employés en quête de reconnaissance ou récompense, de formation pour leur développement professionnel et de valeur au sein de l’entreprise, sont plus enclins à adopter la démission silencieuse. Cette approche exprime leur désir de changement au sein de leur environnement de travail.

 

Conséquences du quiet quitting

 

Aucune sanction pour les employés

Les employés pratiquant le quiet quitting ne risquent pas de sanction, car ils respectent leurs horaires et effectuent les tâches qui relèvent de leur poste. Ils ne sont pas en violation de leur contrat de travail, du règlement intérieur ou de la convention collective.

Quels sont les impacts sur l’entreprise ?

Toute proportion gardée, il ne faut pas négliger les conséquences de la démission silencieuse à court, moyen et long terme pour l’activité.

Diminution de la productivité et de la qualité

En travaillant le strict minimum, la productivité globale de l’entreprise baisse, car les tâches prennent plus de temps ; de même, pour la qualité des produits ou services fournis.

Atmosphère de travail négative

Avec le temps, le quiet quitting peut créer un climat de travail négatif au sein de l’entreprise. Les employés démotivés peuvent transmettre cet état d’esprit aux autres membres de l’équipe, créant une atmosphère de désengagement et de mécontentement généralisé.

Détérioration de la culture d’entreprise

L’engagement et la collaboration entre les employés peuvent diminuer, entraînant une dégradation de l’esprit d’équipe.

Départ d’employés talentueux

Dans un contexte négatif, certains des meilleurs talents de l’entreprise peuvent être tentés de partir à la recherche d’opportunités plus stimulantes et épanouissantes. La conséquence est une perte de compétences et d’expertise précieuses.

Réputation de l’entreprise

Les clients, les partenaires commerciaux et les candidats potentiels peuvent percevoir ces problèmes internes. Ceci peut nuire à l’image de marque de l’entreprise et à sa capacité à attirer de nouveaux clients et talents.

 

Quelle relation entre quiet quitting et burn-out ?

La démission silencieuse peut être considérée comme une réaction au risque de burn-out. En effet, en établissant des limites claires, le salarié cherche un nouvel équilibre et se concentre sur le strict minimum pour éviter l’épuisement.

Le burn-out est un état d’épuisement professionnel résultant d’un stress chronique lié au travail. Reconnaître les symptômes du burn-out professionnel est essentiel car ils sont multiples. De plus, certaines causes du burn-out sont très proches de celles du quiet quitting, comme le manque de reconnaissance ou un environnement de travail toxique.

Cependant, il est important de noter que le quiet quitting n’est qu’une réponse temporaire et souvent passive à des conditions de travail insatisfaisantes. Le risque de burn-out n’a pas disparu pour autant.

 

En conclusion, la démission silencieuse est un signe de détérioration de la qualité de vie au travail (QVT), au même titre que le burn-out. Une situation a prendre au sérieux, donc, pour les chefs d’entreprise.

 

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